vendredi 21 décembre 2012

GUNS & GENIUS : WHEN MARKETING IS AN ART



Qu’est-ce que le marketing ? "L’ensemble des actions qui ont pour objet de connaître, de prévoir et, éventuellement, de stimuler les besoins des consommateurs à l'égard des biens et des services et d'adapter la production et la commercialisation aux besoins ainsi précisés", selon larousse.fr

Adapté au poker, cela donne des opérations et promotions en forme 'de copier / coller' d’un site à l’autre : La fin du Monde ? Freerollons pour être riche avant de mourir sur PMU Poker ou Winamax ! Noël approche ? Calendrions de l’Avent sur Pokerstars, PMU, Bwin, Everest et consorts ! Passons Pro au milieu des Top Shark, La recrue et autres Dream Job, …

Et puis, au milieu de tout cela arrive LA promotion. Celle qui en plus d’être inattendue, se révèle innovante, rafraîchissante, marrante et … inutile. Guns & Glory est ainsi née de l’esprit du service Marketing de Winamax, Et pour ne rien vous cacher, je suis d’autant plus fan de l’idée que je ne suis absolument pas dans la cible. Une fois la première réaction basique passée, d’avatars teenagers lego en épée en polyéthylène téréphtalate, on se rend compte que le génie tient en un seul mot : rien. Soit le gain de l’opération : absolument rien, hormis du fun.

Les premières réactions sur les forums sont partagées, entre amateurs de jeux vidéos forcément réceptifs, amateurs de poker forcément ravis de joueurs qui tentent de bust le plus vite possible et amateurs de polémiques stériles qui se sentent intelligents en parlant d’addiction.
Ces derniers fustigent la room qui pousse au vice à des fins commerciales, en n’oubliant pas de relever l’absence d’intérêt pour le joueur qu’ils sont et qui n'y trouve donc pas d'intérêt ... commercial. La room n’aurait pas le droit de gagner de l’argent, surtout si eux n’en retirent pas d’avantages sonnants et trébuchants ?

La force de cette opération, c’est justement le fait qu’il n’y a rien à en retirer, sinon le plaisir d’obtenir un avatar inutile. Le génie de cette opération, c’est de proposer une offre communautaire sans argent au moment ou un Zynga Poker, qui fait peur à l'ensemble du marché, lorgne fortement du côté de l’offre en argent réel. D’être à contre courant de l’ensemble du marché, donc.
Rien que pour ça, les marketeurs Winamax sont bien en avance et bien plus efficaces que bon nombre de leurs homologues, même internationaux.
Respect !

soxav

mardi 23 octobre 2012

ARJEL : MODE D'EMPLOI



A.R.J.E.L : Acronyme de cinq lettres qui ne fait pas l’unanimité parmi la communauté française des joueurs de poker. Ou plutôt ... si, qui fait l'unanimité ! Source d’ironie, de moquerie, de colère et de ressentiment, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne se retrouve dans la situation inconfortable entre le marteau, l’état qui veut de l’argent, et l’enclume, les sites qui veulent gagner de l’argent. Et accessoirement les joueurs, même si ces derniers n’ont pas voix au chapitre en raison de l’absence de représentativité réelle auprès des instances et des opérateurs, à leur incapacité de se fédérer.  Il y a bien eu des tentatives en 2010 (sitout Pokerstars, Winamax) et 2011 (Everest puis Pokerstars), mais marquées au final par des succès à la Pyrrhus.
Tout démarre par  le gouvernement Fillon, en recherche de rentrées fiscales, qui voit dans les jeux en ligne une bonne opportunité : l’offre illégale est florissante sur le .com avec des montants loin d’être insignifiants, et si le PMU n’est que moyennement touché par la concurrence, les paris sportifs à l’étranger concurrencent un Loto sportif vieillissant, et le poker a le vent en poupe depuis que Patrick Bruel fait les beaux jours de Canal+.  Par l’article 34 de la loi n°2010-476 du 12 Mai 2010 relative à l’ouverture du marché des Jeux en ligne en France, cette Autorité est créée, seulement quelques jours avant le cloisonnement français. Outre la définition du cadre de cette ouverture de marché et de ses caractéristiques techniques, l’ARJEL a pour mission de :
-          délivrer les licences de jeu et de contrôler les opérateurs légaux
-          surveiller ce marché avec des pouvoirs de sanction
-          Lutter contre les sites illégaux en collaboration avec les ministères concernés : Intérieur et Justice.
Les évènements marquants de ces deux premières années d’existence sur le marché français ont apporté la preuve irréfutable qu’elle prend ces missions très à cœur.


Le fonctionnement de cette Autorité administrative indépendante repose sur une cinquantaine d’employés qui accompagnent un collège de sept membres.  Jean-François Vilotte, Enarque passé par le cabinet du Maire de Paris dans les années 90, directeur de cabinet du Ministre des Sports de 2002 à 2006, dirige la Fédération Française de Tennis pendant deux ans avant sa nomination en tant que Président de l’ARJEL en 2010. A ses côtés, un autre ancien directeur de Fédération Nationale (de Lutte) et membre du Comité National Olympique du Sport Français, Jean-Michel Brun, et Alain Moulinier, tous trois choisis à la seule discrétion du Président de la République. Le Président du Sénat a de son côté opté pour deux personnalités méconnus du grand public : Jean-Luc Pain du Ministère de l’Intérieur et Laurent Sorbier de la Cour des Comptes. Pour compléter cette équipe, le Président de l’Assemblée Nationale a choisi Dominique Laurent, ex conseillère d’Etat et Directrice des Sports, et Guy Drut, ancien Ministre des Sports et médaillé olympique du 110m haies en 1976. Ce dernier, démissionnaire, sera remplacé en 2011 par Jean-Louis Valentin, plus connu pour partir à pied comme il fit à Knysna, alors Directeur Général délégué du foot français, que pour sa proximité de Jean-Louis Debré dont il fut le Directeur de Cabinet à l’Assemblée Nationale, et de Philippe Seguin. Budget de ce petit monde ? Environ 10 millions d’euros.
Une indépendance et un champ d’actions tous relatifs puisque seul l’Etat prend les décisions, et que tous les membres ont été nommés par des personnalités d’un même parti politique. La nouvelle donne avec l’arrivée des socialistes va rebattre les cartes en 2016, date du renouvellement de ce collège, mais cela aura-t-il une véritable incidence pour les joueurs ? Car c’est là que se trouve la vraie difficulté de l’ARJEL : expliquer à un gouvernement qui ne réfléchit qu’à court terme pourquoi et comment développer les jeux en lignes en baissant la fiscalité, et dans le même temps, expliquer aux acteurs du marché que s’ils ne gagnent pas d’argent, c’est de la faute à leurs dépenses marketing démesurées. Une certaine schizophrénie règne dans les bureaux de la rue Leblanc à  Paris, l’état ne pouvant baisser ses recettes et les opérateurs devant recruter et fidéliser les joueurs. Elle sert donc juste de catalyseur du mécontentement de ces joueurs, sans pour autant être vraiment responsable de l’état actuel de ce marché.
Constituée de personnalités du Sport, cette Autorité de Régulation dispose d’une véritable légitimité dans la relation avec les milieux sportif et hippique français. La présence en son sein de personnalités de l’Intérieur et de la finance administrative lui confère des liens sur les aspects policier et financier, sur la partie « lutte contre l’offre illégale ». En revanche, pour le monde du poker, rien.  Dommage quand on sait que c’est ce jeu qui génère la majeure partie des mises en France.


Espérons que les membres du collège de l’ARJEL ont connu l’addiction et l’illégalité du poker du temps du .com pour appréhender les réalités concrètes qui accompagnent ce jeu (économie, fiscalité, marketing, …) car il leur est désormais trop tard pour se faire une idée. L'Article 5 du Règlement de Déontologie des membres est très clair : « Les membres de la commission s'interdisent d'engager à titre personnel selon quelques modalités que ce soit des mises sur des jeux ou paris proposés par les opérateurs agréés de jeux ou de paris en ligne. »
Alors pendant ce temps, à l’ARJEL, on veille, on sécurise, on vérifie …
soxav





vendredi 5 octobre 2012

BLACK FRIDAY : Un mal pour un bien ?

 
Des milliers de joueurs se retrouvent orphelins de bankroll, des centaines voire des milliers d’euros bloqués pour certains, et c’est tout le marché du poker qui s’était réveillé avec la gueule de bois en avril 2011. Le sujet est sensible, et le feuilleton que nous avons vécu au gré des annonces, coups d’éclat, et coups de théâtre multiples, est digne des meilleurs auteurs de séries américaines. Et si le séisme se révélait pourtant porteur d’optimisme pour un marché mondial en difficulté ?

Les joueurs vont être remboursés de l’intégralité de leur bankroll. C’est bien sûr la première excellente nouvelle, même si l’opérateur n’a pas l’intention de relancer son activité dans les marchés régulés non profitables, notamment pour éviter de concurrencer la nouvelle maison mère Pokerstars.  La deuxième bonne nouvelle, Jean-François Vilotte, président de l’ARJEL, s’en est félicité mi-septembre lors d’un entretien à iGaming France, estimant que l’Autorité de Régulation a constamment œuvré pour le remboursement des joueurs et a su maintenir un lien juridique avec Full Tilt Poker, « ce qui a permis d’aboutir au processus de remboursement annoncé suite à l’approbation par le collège de l’ARJEL ». Soyez heureux, vous, les joueurs français que l’on vous ait sorti de votre turpitude de jeu illégal, protégé avec efficacité en garantissant que vos fonds seraient toujours en sécurité dans le paradis « .fr. », et que l’on ait même daigné approuvé que vous soyez remboursé. Merci SuperArjel !


L’affaire Full Tilt a également suscité des vocations. Le GBT, Groupe Bernard Tapie, s’est positionné en repreneur avant de se faire évincer par les 731 millions de dollars de Pokerstars il y a quelques mois. En même temps, les « fils de » version Tapie / Partouche voyaient le poker en grand en se lançant dans l’International Stadium Poker Tour, tournoi en live dans les plus grands stades et doté d’une cagnotte d’abord de 30 millions de dollars, puis de 20 millions, puis de 20 millions mais side events compris, puis garantie mais finalement pas si sûr, …  Cette épreuve, d’abord accueillie avec scepticisme et ironie de la part des acteurs du marché, continue à approvisionner les sections news des journaux et forums, l’ironie laissant place à une forme de jalousie de concurrents désormais dépassés en termes d’évènement : Wembley est réservé, les stars sponsorisés se succèdent et non des moindres, les premiers qualifiés se comptent en milliers. Quoi qu’il advienne en mai prochain du côté de Londres, force est de constater que l’ISPT aura modifié l’image du jeu, le plaçant aux yeux du grand public comme une compétition, un évènement sans équivalent. Sans parler chez nous de la bouée qu’il représente avec ses qualifications live pour un groupe Partouche en mode temps de crise : arrêt des events live, coupes drastiques dans les budgets marketing, ou pour un Turbopoker aux abois lui aussi aujourd’hui contributeur de l’évènement en attendant l’arrivée de son éventuel sauveur sur la plateforme iPoker, SuperBetclicEverest !
 
Et cette semaine, c’est du côté de Pokerstars que l’on trouve de nouvelles répercussions. Fin Septembre se tenait à Londres le Pokerstars VIP Club Live Party. A cette occasion le géant mondial du secteur a dévoilé une nouveauté de taille avec la refonte de son logiciel. Objectif affiché : placer le joueur récréatif au cœur de l’offre client. En ces temps moroses pour les différents marchés du poker, l’expérience poker du joueur occasionnel doit être facile, rapide et satisfaisante, pour lui donner envie de rester, de revenir. Les joueurs réguliers, comme souvent, commencent par se plaindre sur les différents forums, parlant notamment d’habitudes de jeu à  modifier, oubliant de fait l’attrait de voir plus de joueurs récréatifs venir gonfler leurs bankrolls de sharks. Dans le même temps, les observateurs et joueurs ont rapidement noté la similitude entre cette nouvelle version et les atouts appréciés de … SuperFullTiltPoker !

Un an et demi après être passé du statut de référence du marché à star déchue et honnie, à juste titre sur bien des aspects, par la communauté mondiale du poker, la room joue les phénix. Et étonnamment, beaucoup d’intervenants ne relaient plus les évolutions du dossier FTP depuis qu’il renaît de ses cendres.
Décidément les voies du poker sont impénétrables.
soxav

jeudi 13 septembre 2012

BOOSTER LIVE


La semaine qui s’est écoulée a fait vibrer la planète poker française au son des rumeurs et multiples psychodrames qui ont accompagné le Partouche Poker Tour tout au long de l'évènement. Pour finir sur la décision du Groupe Partouche et de son emblématique dirigeant éponyme, qui appelle différentes interprétations quant aux véritables raisons de ce choix ainsi que de nombreuses interrogations sur le circuit live européen, comme l’explique parfaitement SUPERCADDY sur Clubpoker.
Le business du tournoi live n’est effectivement plus une simple histoire d’évènements ponctuels. C'est aujourd’hui un véritable levier commercial pour l’ensemble des opérateurs qui se voient contraint de passer d’un .com libre de toute règle à des marchés régulés et cloisonnés, et, en France, d’un festin annoncé gargantuesque à un dîner de cons où tout le monde se demande qui est le prochain amateur d’allumettes.

Les opérateurs locaux rêvent en effet à de rentables synergies entre leurs activités online et terrestres. Dans ce domaine, l’exemple français est un modèle, à commencer par les espoirs déçus : Le Groupe Tranchant ne s’est jamais lancé, à l’inverse de poker83, extension online du casino de Cavalaire ou de 200%Poker et ses 19 actionnaires détenant 40 casinos (Royal Casino de Cannes, Casino du Cap d’Agde, …). MyPok, casino de Gujan-Mestras, est finalement le seul parmi les « petits » à avoir survécu, en marge des groupes Barrière et Partouche. Ces deux derniers ont rythmé le marché et dopé leurs liquidités depuis l’avènement du poker  « .fr » au travers des nombreuses étapes de qualification pour leurs « Poker Tour » respectifs, Barrière se permettant même de signer un accord d’envergure internationale avec les WSOP et leur déclinaison Europe. Face à eux, la guerre fait rage entre le réseau Party Poker qui roule pour le WPT, dont il est le partenaire officiel, et que reprennent en chœur  WPT Poker,  ACF Poker et PMU Poker, ses camarades de plateforme, et Pokerstars avec sa stratégie tentaculaire, qui cible l’ensemble des marchés européens via ses European Poker Tour, mais est capable d’un géomarketing chirurgical dans  l’Hexagone au gré de ses France Poker Series, mais aussi en Espagne pour l’Estrellas Poker Tour ou autres Belgian Poker Series dans le plat pays, Portugal, Italie, UK & Irlande ...

Les autres rooms ne sont pas en reste pour créer l’évènement, générer du trafic et accroître leur visibilité. Unibet surfe sur le succès de ses Unibet Open que Paris a accueilli pour la première fois il y a quelques semaines. En place depuis 2007, il doit faire face à de nouveaux concurrents. Feu Chilipoker a ainsi réussi à imposer ses DSO, Deepstack Poker Open, avec un droit d'entrée réduit et une structure attractive même si la pérennité n'est aujourd'hui pas confirmée (Turbopoker organise actuellement des qualificatifs pour Malte), le Florida Poker Tour, qui comme son nom ne l’indique pas se situe en … Espagne, fait les beaux jours de PMU Poker en s’adressant aux joueurs amateurs et en offrant des entrées pour les WSOP ou WPT National Mauritius, voire BPT ou DSO, tandis que les Mega Poker Series de poker770 sont repris chez nous par Turbopoker avec des étapes à Vienne, Nottingham, Madrid et en Croatie fin octobre. Là aussi, Pokerstars veille et n’est pas en reste : pour éviter de laisser de la place à la concurrence et approvisionner en continu son logiciel en qualificatifs live, la room de pique a créé l’Eureka ! Poker Tour (http://www.pokerstars.fr/eureka-poker-tour/ ) et ses quatre destinations à l’est : Bulgarie, République Tchèque, Croatie et Lettonie. Seul Betclic Everest Group, tout à sa migration planifiée sur iPoker, a oublié cet axe de développement. Enfin pas complètement, ils sont prêts ... A y penser

Le leader du marché français, Winamax, opte pour la qualité en piochant dans les évènements phares sponsorisés par ses concurrents pour animer sa room et fidéliser ses regs tels que le WSOPE Cannes, la Finale du Partouche Poker Tour et les EPT. Pour l’organisation en propre, la room franco-française a fait le choix, jusqu’ici judicieux, de privilégier le monde amateur avec son Winamax Poker Tour hors des casinos et en mode freeroll qualificatif pour une finale à 550€, ou de s’expatrier à Dublin pour son désormais traditionnel Winamax Poker Open.

Il est bien connu que la nature a horreur du vide. A peine la huitième et dernière édition du BPT 2012 achevée à Lille, le site de l’opérateur s’habille dès le lendemain, et donc moins d’une semaine après l’annonce tonitruante de l’arrêt du PPT par son concurrent historique, aux couleurs de l’édition 2012/2013 du Barrière Poker Tour. Il faut dire que sur un malentendu, l’ISPT  et ses vingt petits millions en mai pourraient se transformer en pari gagnant pour le tandem Tapie – Partouche. D'ici là, les paris sont ouverts sur l'opérateur qui va en premier proposer un Région Poker Tour, un Département Poker Series, ou un French Cities Holdem Poker Championship.

lundi 3 septembre 2012

POKER FRANCAIS ... POKER MENTEUR


En août, l’Expansion faisait la part belle à Winamax, leader du marché du poker en ligne, vainqueur des casinotiers et des groupes de média, rentable depuis le début de l’année. Si les groupes de média, TF1 en tête, se sont en effet avoués vaincus, les casinotiers comme Barrière et Partouche commencent à afficher des résultats honorables en termes de liquidités et le leadership du marché français ressemble fort à une victoire à la pyrrhus : la fréquentation globale a chuté, notamment sur les parties de Cash Game, et Winamax se retrouve paradoxalement premier avec, depuis plus de trois mois, moins de joueurs qu’à l’époque ou l’entreprise était encore en position de challenger. Quant à la rentabilité, rien de plus facile à affirmer quand on ne diffuse aucune information financière.

Match retour dans ce combat de communication avec une interview sur Clubpoker d’Alexis Laipsker, ‘Monsieur Comm’ pour Pokerstars. Excellent communiquant pour certains, langue de bois pour d’autres, son discours est surtout un formidable exemple à montrer dans toutes les écoles, tant il s’en sort à coups de pirouettes, leurres et le brin de malice nécessaire. Une véritable prouesse ! Décryptage.
Pokerstars n’est plus leader depuis le début de l’année, s’enquiert Clubpoker, inquiet d’une erreur de stratégie de communication.
Leçon n°1 : noyer le poisson. Pokerstars se targue alors de sa première place … en tournoi. Et pourquoi pas en SnG 2€ de 10h28 à 13h14 tous les lundis en début de mois tant qu’on y est ? La stratégie de comm : Pokerstars aurait dépensé 2,5 fois moins que Winamax. Excellent argument que l’on assène en toute tranquillité puisque totalement invérifiable. En oubliant au passage de rappeler le dumping à outrance effectué au lancement de marché régulé par un Pokerstars s’affichant autant dans les pubs télé que son concurrent et proposant un système de fidélité défiant toute réalité économique pour asseoir une position dominante. La preuve ? C’est le changement de ce programme VIP en décembre 2011 qui marque l’avènement de Winamax. Ne cherchez pas, aucune allusion n’est faite à cet épisode dans l’article. Un oubli sans aucun doute …
Et puis, Pokerstars n’a pas la chance d’avoir Patrick Bruel dans son board, le chanteur ayant pris, c'est bien connu, une envergure d’une ampleur jamais vue depuis janvier dernier. Tout ça pour "à peine 130 joueurs de différence en moyenne" : il faut dire qu’il y a un an, le Pokerstars leader de l’époque écrasait totalement Winamax de près de … 200 joueurs.  
                                                       Credit photo : lamaisondubluff.fr
Mais Pokerstars est fortement impacté par la baisse de fréquentation en Cash Game, s’interroge Clubpoker, affolé par le tiers de joueurs portés disparus par rapport à l’année précédente.
Leçon n° 2 : Changer de sujet. L’écart se resserre avec Winamax. Il n’y a pas de rapport entre la question et la réponse, mais positiver reste le maître-mot. Et on assène à nouveau des vérités en prenant à partie l’interviewer : « Tu as aussi remarqué que Pokerstars est repassé devant à plusieurs reprises », « tu constates selon les chiffres de l’ARJEL … ». Comment le journaliste pourrait-il admettre sa méconnaissance ? Pourtant, les chiffres Pokerscout n’ont pas vraiment montré d’inversion de tendance depuis janvier, et l’ARJEL n’a, à ma connaissance, jamais diffusé de parts de marché des opérateurs.
Le risque dans ce genre d’exercice est de se faire prendre à son propre jeu. Quand il est question de Pokerstars Live, A. Laipsker se dit que c’est le bon moment pour en remettre une couche : « Pour moi, être le leader, ça ne veut pas dire avoir 120 ou 140 joueurs de plus sur Pokerscout, c’est être capable de proposer des choses nouvelles, des expériences inédites, de donner du plaisir. Il faut oser, prendre des risques ». Bel hommage involontaire rendu aux équipes de Canel Frichet, non ?

Pour le reste, cette interview apporte la confirmation de l’arrivée imminente de Zoom Poker, notamment en version mobile, du non retour de FullTilt en .fr et de la mise en sommeil de la Maison du Bluff sur NRJ12 dans l’attente d’un concept qui « aille plus loin », manière pudique de dire que la chaîne a probablement des objectifs plus ambitieux avec le retour de la Star Ac’ …
Cette  partie de poker menteur est loin d’être terminée. Norbert Teulfelberger, co-PDG de bwin.party, dans une interview conjointe avec Jim Ryan reprise par Pokernews, y va lui aussi de ses métaphores. La stratégie globale du groupe en France ? « Attendre une position officielle du nouveau gouvernement », autant dire que de l'eau va couler sous les ponts. La stratégie marketing ? « Les dépenses marketing ont été drastiquement réduites par tous les acteurs du marché. Nous sommes en mesure de nous auto-financer en France. » Bientôt des porte-clefs pour tout nouvel abonnement ?
Dans un ultime tacle à Winamax, A. Laipsker s'interroge : "Autant d’argent dépensé pour une si petite différence, je ne sais pas qui doit parler d’échec" ?
L'ensemble des opérateurs tout autant que les joueurs, je le crains ...
 
soxav

jeudi 23 août 2012

LE JOURNALISTE ET LE POKER : Fable des temps modernes


Une jolie jeune fille avare en tissu, un gros titre avec « JEU » écrit en taille 80, et vous avez la couverture qu’il faut pour aguicher le chaland. L’été est plus propice aux régimes en tout genre, mais quand on est L’Expansion, journal économique, la déontologie nécessite d’aller aux fonds des choses. Jeux, sexe, alcool, drogue, tout y passe. A l’image de son poids sur le marché des jeux en France, le poker se taille une bonne part de cet article. 

Il faut tout d’abord trouver un titre accrocheur. Le poker est un jeu sulfureux, alors prenons le cliché « Des jeux en ligne pas si nets ». Cela donne la part belle à l’ARJEL et son bras armé, la Direction des enquêtes et du Contrôle (DEC), d’expliquer la traque incessante des centaines de sites illégaux. On leur fait un joli encart : « En deux ans d’activité, plus de 1000 aigrefins », « déjà 2500 sites sous surveillance », ou encore « dénicher l’adresse de l’opérateur, souvent exotique, et lui envoyer une mise en demeure dans sa langue : un travail fastidieux ». On saupoudre ensuite de quelques chiffres clés, parce qu’un marché de 10 milliards d’euros, c’est tape-à-l’œil, et 307 millions de recettes pour l’état, ça fait tout de même une somme !


Sur le fond, dans un subtil mélange de poker et de paris hippiques, tout tourne autour de Pokerstars, Winamax et PMU qui seraient les grands gagnants de ce nouveau marché. Pour les paris sportifs, c’est carrément la Bérézina, avec en point d’orgue le directeur de la régulation de Bwin Party qui confie avoir fait le pari d’une évolution de la règlementation. Bien vu ! Car ce que l’on retient de cet article, c’est bien l’imposition. La taxation n’est pas adaptée car basée sur les mises des joueurs et pas sur le Produit Brut des Jeux, et elle incite les joueurs à se tourner vers l’illégalité. Pour combattre cette dernière, rien de tel que l’ouverture de l’Omaha cinq cartes et du Deuce To Seven Triple pour « maintenir une offre dynamique afin d’éviter la fuite des joueurs vers les sites illégaux » selon Jean-Claude Vilotte, Monsieur ARJEL.
Ô toi, joueur de poker, caché au fond ton appartement aux volets fermés, la capuche sur la tête et les lunettes sur les yeux pour ne pas être reconnu chez toi, tu sais désormais pourquoi tu ne vas pas te tourner vers l’illégalité, toi,  : tu vas pouvoir jouer avec plus de cartes dans les mains … 
Étonnamment, un des commentaires importants de l’article n’est pas relevé. Il est pourtant politiquement incorrect  mais tellement révélateur de la schizophrénie de ce marché régulé :
"Les opérateurs voudraient élargir leur offre, guidés par ce bon vieux principe addictif : plus on tente le joueur, plus il mise."
On nous aurait menti ? Les sites ne sont pas les remparts contre l’addiction qui menace ? Finalement c’est un peu comme la liberté de la presse : l’article met en avant le succès de Winamax au travers de sa directrice, Canel Frichet, « confortablement installée sur la terrasse de l’hôtel particulier […] de la PME », « sourire éclatant », qui « s’est imposés face aux casinotiers et aux groupes média »  et est « rentable depuis le début de l’année ». Faut-il y voir un rapport avec la superbe pleine page de publicité qui accompagne l’article d’introduction de ce spécial été ? Le journaliste a aussi sa schizophrénie : l'article de fond ou le publi-reportage ...

  soxav

lundi 23 juillet 2012

LA TECTONIQUE DES ROOMS


Deux ans. Il aura fallu deux ans seulement pour que le marché du poker français arrive à maturité. L’été 2012 marque une sorte de « Black Summer » avec une cascade d’annonces à quelques semaines, voire quelques jours, d’intervalle. Cocktail de retraits, abandons et pertes abyssales à la carte pour les clients.

Tout commence mi-juin lorsque Betclic Everest Group (BEG) annonce 90 millions d’euros de pertes pour un CA global de 300 millions, dont 40% en France. La faute principalement à des amortissements d’après les dirigeants qui voient en la nouvelle réorganisation du groupe la fin du tunnel. Même optimisme chez LB Poker, qui opère Barrière Poker, pour 2011-2012. La raison ? 20 mois d’existence et près de 45 millions de pertes au compteur pour un CA généré de … 4 millions d’euros. Il faut dire que chacun d’eux a son puits-sans-fond Qatari à lui : BEG appartient à 50% à la Société des Bains de Mer, contrôlée par l’Etat monégasque, tandis que Barrière s’appuie sur une Française des Jeux propriété de l’Etat français. A la santé du contribuable français !  
Passé totalement inaperçue quelques jours plus tard, l’annonce de Shuffle Master de retirer son offre de reprise du réseau Ongame se justifie sans surprise par une perspective trop faible en termes de prospects, un investissement trop important et des incertitudes tant sur le marché européen en général que sur la légalisation et le déploiement du poker en ligne aux Etats-Unis.
Heureusement, on apprenait une semaine plus tard que les dirigeants de Zynga Poker se seraient rendus à Stockholm, où est basé le siège d’Ongame, en vue d’ouvrir des négociations. Nous voilà rassurés …

Pendant ce temps, l’ARJEL veille. Et organise une étude « sur les joueurs en ligne, destinée à mieux connaître la sociologie et le comportement des joueurs sur Internet ».

Juillet s’ouvre sur un coup de tonnerre. Iliad Gaming, maison-mère de Chilipoker et filiale de jeux et paris en ligne de Free, décide de se séparer de cette activité dont « les pertes sont restées raisonnables mais sans espace économique » d’après son directeur financier Thomas Reynaud au journal La Tribune. Il faut dire que le groupe a d’autres priorités depuis le lancement de son offre de téléphonie mobile. Direction Turbopoker repris par Itechsoft pour les joueurs. La semaine suivante, c’est au tour de Winga Poker de jeter l’éponge en raison d’un « contexte concurrentiel et fiscal qui ne permet pas de pérenniser l’entreprise ». Heureusement, Les Echos font part de la volonté de Genybet de se lancer à son tour dans l’aventure poker. Nous voilà rassurés …
Pendant ce temps, l’ARJEL veille. Et déclare que « s’agissant de la marge de la fiscalité, c’est aux opérateurs de veiller à l’attractivité de leur offre et de leur offre commerciale à un périmètre fiscal », d’après son président Jean-Claude Vilotte.

Les nouvelles s’enchainent décidément à un rythme hebdomadaire puisque cette semaine c’est sur Microgaming que se trouve l’actualité : MyPok etPokerXtrem vont fusionner sous la marque de la première citée à compter du 31 Juillet 2012. Manque d’investissement de 888, la locomotive supposée de cette plateforme, et de Microgaming, nombre de rooms insuffisant pour augmenter les liquidités du réseau, selon Georges Djen, directeur de PokerXTrem.
Soit, mais cela ne doit pas cacher des communications inefficaces, des erreurs marketing indéniables comme s’il suffisait d’un Joey Star ou d’un Cyril Hanouna pour rééditer l’aventure Winamax, et des politiques de recrutement et d’affiliation inadaptées. Cela mène les deux entreprises au constat que leur seule option pour survivre est de diminuer les coûts, mais cette fusion ne saurait avoir d’impact sur la liquidité du réseau sans un plan d’actions d'envergure, et non pas sur un discours d’opérateur différent, avec une réelle valeur ajoutée, blablabla. Le même discours que nous ont servi toutes ces rooms alternatives lors de leurs lancements.
Dernière preuve en date, PokerLeaders vient d’annoncer le report de son lancement à une date « indéfinie », arguant d’un « prestataire essentiel rompant de manière unilatérale le contrat signé avec eux » et le désormais fameux « ouvrir juste pour la satisfaction d’ouvrir un ixième site de poker sans avoir l’assurance de pouvoir proposer quelque chose de différent n’était pas notre ambition. » A l’image du Groupe Tranchant en avril, les opérateurs ferment avant même d’avoir ouvert !
Sans compter les rumeurs d’un site important qui pourrait se retirer du marché français confirmées ce 23 juillet par l'envoi d'un mail laconique de titan.fr à ses clients annonçant que "l'opérateur fermera définitivement ses portes le 30 juillet 2012", ou encore de l’accord entre Pokerstars et le DOJ américain sur la reprise de FullTiltPoker qui serait dans l’impasse. Heureusement, l’ISPT, fort de ses 2300 inscrits à date, a choisi un ambassadeur de marque en la personne de Moundir et Bank Of Poker a enfin lancé, trois mois après, son premier véritable tourno. Qui a planté dès la première main. Le marché reste dynamique, nous voilà rassurés ...

Pendant ce temps, l’ARJEL veille. Et homologue des logiciels de paris hippiques (PMU) et sportifs (FdJ, Betclic), des transferts de noms (Iliad vers Itechsoft), une abrogation de licence (Groupe Tranchant, demandée en avril). Belle réactivité.

En plein milieu des WSOP, le monde du poker a accueilli ces nouvelles sans grande réaction, ne s’intéressant vraiment qu’à la seule fermeture d’un cercle de jeux clandestin du fait de la présence de têtes célèbres impliquées. L’ARJEL, elle, se contente d’entériner les décisions des différents opérateurs, et les joueurs oscillent entre  désintérêt total et ironie pour des rooms qu’ils dénigrent, considérant que cela va recentrer les joueurs de ces rooms et leurs bankrolls sur un nombre plus restreint d’opérateurs, offrant ainsi des liquidités plus importantes pour les tables de Cash Game et des prizepools de tournois encore plus gros.
Cette vision est néanmoins très réductrice et surtout très optimiste. Les joueurs de iPoker (Chilipoker, Turbopoker, Titan) et Microgaming (Mypok, PokerXTrem) sont pour la plupart déjà tous inscrits sur les sites leaders du marché, ils ne créeront donc pas un apport. En outre, plus le nombre de site diminue, plus la visibilité du poker, via les communications des opérateurs, sera réduite. Les joueurs pro à la recherche de sponsor n’auront, eux, quasiment plus aucune chance d’arborer un sticker magique synonyme de tournois internationaux. Car les leaders du marché n’auront plus besoin d’engager des budgets conséquents pour attirer et fidéliser les joueurs, surtout à un moment où la viabilité économique rime avec réduction des coûts de leur propre aveu, sur un marché où la fiscalité rend les marges trop étroites.

soxav

                                                                          




mercredi 27 juin 2012

ENQUETE SUR LES BONUS DE BIENVENUE - Part III : De l'identique très différent



PARTIE III

Des arrangements avec les limites fixées par l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne, des modes d’obtention proches entre tous les opérateurs du marché mais des disparités sur les offres de bienvenue annexes, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : le coût des bonus de bienvenue pour le joueur*.




   Le principe du bonus de bienvenue est toujours le même, quel que soit le site sur lequel s’inscrit le nouveau joueur : pour en bénéficier, il doit cumuler des points aux noms exotiques selon les rooms : TurboZ pour TurboPoker, VipiZ pour Chilipoker, VPP chez Pokerstars, Miles Winamax, Summit du côté d’Everest. Ils lui sont attribués selon le rake payé aux tables de Cash Game, Sit’n Go et tournois.
Si la plupart des opérateurs indique le nombre de points nécessaires pour débloquer une tranche de bonus, il est bien plus difficile d’obtenir une équivalence « points par euro de rake versé». Après avoir fouillé, vous parvenez à trouver cette information mais devez l’adapter au type de jeu (Cash Game ou MTT), à la variante (Full Ring, Short Handed, Heads Up), aux limites de jeu, aux programmes de fidélité qui modifient les vitesses d’obtention de ces points (Winamax, Unibet, Chilipoker). Il est aujourd'hui impossible d'obtenir une vision claire du coût de ce fameux bonus pourtant si alléchant.
Un seul site obtient la palme de la transparence : Partouche Poker. Il est le seul opérateur annonçant dès le départ le montant que vous devrez payer en rake pour décrocher vos euros de bonus. Quant au "Gérard du site qui ne comprend pas son propre système", il revient sans conteste à ACF Poker : l’opérateur se perd lui-même dans son propre mode de calcul entre points nécessaires et tranches de déblocage. Il annonce que "le déblocage du bonus est soumis à l’obtention de huit fois le montant déposé". Par exemple, si vous déposez 50€, vous devez obtenir 80 points pour débloquer …50€ ». 8x50€ = 80 points ?

  Afin d'effectuer une analyse qui tienne la route, la comparaison du coût de ces bonus a été délibérément basée sur les conditions de tournoi uniquement, et d'un dépôt initial maximum de 500€**. Il est entendu que les tournois sont moins propices au déblocage de ces offres mais cette méthode permet une comparaison uniforme, à la différence du Cash Game pour les raisons évoquées ci-dessus, auxquelles il convient de rajouter les modes de rake "dealt vs contributed".

Premier constat, le montant de rake moyen pour débloquer un bonus de 500€ pour un joueur de tournoi est de 2013€, soit quatre fois son dépôt initial. Autant dire que ces offres ne lui sont pas vraiment adaptées : il lui faudrait jouer en moyenne pour environ 20.000€ de buy-in en trois mois, soit 222€ par jour en jouant sept jours sur sept.
Si l’on regarde dans le détail, l’élasticité de coût pour le joueur va du simple au triple. Ainsi, il devra verser 3333€ sur Chilipoker quand le même dépôt aurait nécessité seulement 1043€ de rake chez Winga Poker ! Parmi les offres les moins onéreuses, on trouve Bwin (1250€) Pokerstars (1538€), et TurboPoker (1667€). A l’inverse, pkr vous coûtera 2375€, Titan Poker et PokerXTrem 2500€, joaonline 2667€ et donc Chilipoker en mauvais élève.

  L'opacité des opérateurs quant à leur système de points et de fidélité nécessite un recoupement de ces informations. A ce titre l’ensemble des opérateurs a été contacté avec un message identique, « en tant que nouveau joueur de tournoi souhaitant valider le bienfondé de ce calcul. »


Le résultat est édifiant : seulement trois sites répondent de manière claire sur le coût de ce bonus de bienvenue. Outre Partouche Poker, qui stipule qu'il faut « cumuler un rake équivalent à 4 fois le montant de votre dépôt initial », Betclic Poker et TitanPoker seront les deux seuls sites à confirmer les montants calculés. WingaPoker obtiendra une mention passable, expliquant dans un premier temps un mode calcul différent de celui indiqué sur le site avant de s’excuser de cette confusion et confirmant un montant de rake de 1250€ … environ. On appréciera la précision du "environ" alors que je leur indiquais un montant inférieur (1043€ selon mes calculs) ??? Tous les autres sites se contenteront d’un mail générique en inadéquation totale avec la demande initiale du client, rappelant l’offre commerciale telle que décrite sur leurs sites, et ce, malgré deux relances pour certains leur demandant plus de précision. Winamax, par exemple, refusera d’effectuer le calcul en raison notamment de la vitesse d’accumulation des miles, Pokerstars ne sera pas « en mesure de faire les calculs de VPP et de rake puisqu’il y a trop de variables pour donner un résultat correct ». Belle façon de reconnaître que le mode de calcul mis en place est, de manière bien pratique pour les opérateurs du marché, peu identifiable, pour ne pas dire à tendance opaque. Pour les sites tournant sur Party Poker, seul PMU Poker répond de son côté alors que la plateforme de services clients commune à ACFPoker, Party Poker et WPT Poker renvoie le même message : rendez-vous dans la rubrique Points, celle-là même qui, ne dispensant pas les informations recherchées, est à la base du mail au service client. Savoureux.
Enfin, deux mentions spéciales pour Barrière Poker, qui répond inlassablement que l’adresse mail n’est pas adaptée à ce type de question et renvoie sur sa page « Contact » où ne figure que cette même adresse mail. Imparable, mais il y a mieux : joaonline ne répondra jamais à la demande mais s’empressera d’inclure cette nouvelle adresse mail de prospect dans sa « mailing list » d’envoi de sa Newsletter. Rien  n’arrête le commerce, surtout pas un client !
  Bref, dans ce dossier, l’Autorité de Régulation des Jeux a, semble-t-il, surtout joué involontairement un rôle de régulation de … la concurrence. La politique des bonus de bienvenue est désormais harmonisée en façade, mais sans aucune clarté pour le client, avec quelques arrangements dans les process d'attribution ici et là avec les décisions de l'Autorité de Régulation. L'existence de ces bonus semble de moins en moins pertinente, certains opérateurs faisant désormais le choix de mettre en avant d'autres promotions.
L'ARJEL gagnerait en légitimité à obliger les sites à pratiquer une communication explicite sur ces offres de bienvenue. En tout cas, le joueur, lui, y gagnerait à coup sûr.

« Argent trop cher » chantait Téléphone. Il y a plus de trente ans ...

soxav


*Analyse efectuée entre le 25/05 et le 30/05 sur 22 opérateurs de poker : Winamax, Pokerstars, Everest, Betclic, PartyPoker, PMU Poker, ACF Poker, WPT Poker, Bwin, Winga, Unibet, 888, MyPok, PokerXTrem, PokerSubito, pkr, Barrière Poker, Partouche Poker, Chilipoker, Titan, TurboPoker, joaonline.
** Les statuts multiplicateurs que proposent certains sites ont été pris en compte le cas échéant.