lundi 28 octobre 2013

FISCALITE, CAFE SERRE, VIABILITE (Part 2/3)


A lire  : Part 1 - CLOISONNE, INEGALITE, FISCALITE


Vous vous dites que ce n'est pas une différence de taille ? Souvenez-vous des Summer Shots début juillet chez Winamax : en une semaine, la room a généré 1.581.922,60€ de Buyin, dont 142.515,55€ de rake brut. Une fois les 31.353€ dus à l'état français, la TVA est estimée à 16.396€ (19,6% de [rake brut - Prélèvement de l'état - 10% de bonus joueurs]). Au final, la commission net pour Winamax s'élève environ à 83.650€. Si ces tournois avaient eu lieu sur une room située fiscalement hors de nos frontières, le revenu final aurait été de 101.242€, soit 16.4% de recettes supplémentaires ! 

Pokerstars a lancé ce weekend son traditionnel French Championship of Online Poker, FCOOP pour les intimes, avec 4 millions d'euros garantis. Dans l'hypothèse où l’opérateur couvrirait juste les garantis de ces Events, en se basant sur un taux de retour joueurs de 25% (les niveaux de buyins élevés, de 50€ à 2.500€, correspondent à des joueurs avec des statuts de fidélité élevés), Pokerstars économiserait plus de 40K€ de TVA sur le chiffre d'affaires généré par rapport à un opérateur basé en France. Hormis le leaderboard classique (dévoilé mi-octobre seulement), dont la page n'indique même pas le montant et qui est en partie sous forme de package dont la valeur n'est également pas indiquée, cette somme viendra surtout gonfler les caisses de l’opérateur : ce classement de joueur atteint 7.3K€ de dotations, et le bonus habituel de redeposit, d'à peine 25% à hauteur de 100€, est de toute façon autofinancé par le volume à réaliser pour le « clear ». Une excellente opération financière avant tout pour la room.
                  
Sur une base quotidienne, cet avantage fiscal peut être estimé à 2.500€ en moyenne (1), uniquement pour la grille de tournois du soir de Pokerstars, pour les buyin supérieurs à 5€. A l'échelle d'une année complète, cela représente tout de même la bagatelle d’1M€ ! Ajoutez les tournois du reste de la journée, le SnG et le Cash Game, et cela donne une idée de l’avantage financier que la délocalisation offre à la room chaque année : le chiffre d’affaires de Barrière Poker pour 2011 au moins ! Les joueurs apprécieront de retrouver cet avantage au niveau rakeback … ou pas. Ils se souviendront surtout cette fin 2011 où Pokerstars leur annonçait avec une tristesse infinie que la fiscalité du poker français les obligeait à diminuer leur système de fidélité, faute de revoyure malgré la clause.
Sur la plateforme Party Gaming, PMU reverse chaque soir environ 200€ au titre de la TVA. Party Poker n’a pas ce problème, bien qu’ayant les mêmes tournois, le même rake, les mêmes promotions, et surtout le même … système de fidélité. Sur iPoker, 90% des joueurs sont enregistrés sur Betclic, Everest ou Unibet. Si les sommes que les joueurs rapportent à ces opérateurs ne sont pas soumises à la TVA, ils n’ont pour autant aucun avantage supplémentaire aux joueurs de TurboPoker.

Les opérateurs cherchent des solutions, surtout ceux basés en France, pour maintenir leur attractivité. Un exemple récent et symptomatique des divergences regs / rooms s’est joué début juin du côté de Winamax. Tollé quasi général des regs de SnG à la sortie de l’Expresso : rake exorbitant, discours (hypocrite au possible) sur le côté addictif, et baisse du trafic des tables dites « classiques ». Cerise sur le gâteau, Winamax décidait de rejouer dans la foulée la partition de Pokerstars fin 2011 : attendre les vacances pour annoncer en catimini une hausse du rake, en envoyant au front sur les communautés un soldat 'guignol' laconique que l’on pourrait résumer ainsi : « Le rake augmente mais bonne nouvelle, on fait une promo sur les statuts VIP à -50% ! Enjoy !».


Outre cette communication fort discutable, les réactions des joueurs le sont tout autant. Avec l’Expresso, Winamax cible clairement le joueur loisir, qui veut jouer vite et prendre du plaisir. Peu lui importe que le rake soit de 1% ou 10%, il veut juste jouer aux cartes. Certes, le trafic habituel des SnG déglingos diminue, mais cela permet à la room de réaliser une péréquation de marge entre ces Expresso pour récréatifs à 7% et les SnG Deglingos situés entre 6% (Buyin 1€ et 2€) et 5.40% (Buyin 10€). Sans cela, il ne fait guère de doute que Winamax alignerait son rake sur les concurrents, avec des Deglingos à 6.5% pour tout le monde, avec comme perspective immédiate la mort des winrate des joueurs réguliers.

Car on en revient toujours au prélèvement de l’état : sur ce format Deglingos, le poids des 2% de l’état pèse environ 35%. Pour un reg en 10€, avec un système de fidélité de 25% rakeback, cela donne la structure de commission suivante :
-              Rake : 0.54€ (soit 5.40%)
-                   Prélèvement 2% : 0.20€ (37.04%)
-                   Rakeback 25% : 0.13€
-                   TVA 19,6% (sur 0.54-0.20€-0.13€, soit 0.21€) : 0.035€, soit 7% du rake

L’opérateur encaisse donc 0.175€ sur les 0,54€ de rake brut. Avec seulement 30% de rake net, pas étonnant que la concurrence n’ait pas poussé ce format à succès, même si elle ne paie pas de TVA !

La hausse de rake sur les Sng HU est indéniablement un coup dur pour les regs de la variante. Mais avec 4% de rake, un opérateur peut-il espérer pérenniser la formule ? Pendant plus d’un an, Winamax a tout simplement géré cette variante et la perte financière de ce dumping comme un budget marketing : surfer sur l’augmentation de rake de Pokerstars et la grogne des joueurs pour les faire migrer sur les tables W. Dix-huit mois plus tard, les regs sont bien fidélisés chez l’opérateur, avec statuts Diamond et rakeback associés. Il n’est donc plus besoin d’investir, l'heure est à la rentabilité.
Dans l’ancienne formule Deglingos à 4%, la dîme de l’état ponctionnait 50% de la commission du site. Si l'on rajoute le rakeback joueurs et la TVA, la viabilité du format avec moins de 20% de rake net est impossible. Avec sa nouvelle formule, Winamax optimise sensiblement son revenu, tout en restant environ 1% de rake moins cher que Pokerstars. Aucun risque de voir la clientèle partir à la concurrence, surtout si elle est plus chère. Seul Barrière Poker, moins cher, aurait pu lui faire de l’ombre, mais encore aurait-il fallu des joueurs sur la plateforme. Pour le format HU turbo, le quasi alignement sur Pokerstars a vraisemblablement été également la base de cette modification.

La bataille entre les deux leaders du marché est loin d'être finie. Depuis la fin du mois d'août, Winamax annonçait la modification des challenges hebdomadaires SnG, réclamée à cor et à cri depuis des mois par des regs, ayant décrété que cela leur revenait de droit au titre de rakeback pour leur volume. Raisonnement un brin absurde, ces challenges ne récompensant qu'un très faible nombre de joueurs d'un petit nombre de caves en comparaison du volume nécessaire pour les décrocher. ‘guignol’, sur 
Clubpoker, le confirmait d'ailleurs sans ambiguïté :
"Ce n'est clairement qu'un tout petit plus." (21 Août 2013)
Sans notion de récurrence par joueur, cela ne peut être comparé à du rakeback, il s'agit juste d'un moyen de communiquer et motiver des joueurs récréatifs, en aucun cas de récompenser des regs, comme ces derniers l'exigent sur tous les forums. Pratique pour faire passer la pilule de l'augmentation du rake, la solution est inespérée : ces quelques euros hebdomadaires ne vont récompenser qu'une poignée de joueurs et les motiver tous ! L'augmentation du rake, qui finance largement ce challenge, est en revanche, elle, bien payée par l'ensemble des joueurs.

Maintes fois reportée, la sortie du challenge ne fait pas l'unanimité. Le challenge classique SnG perd 1K€ de dotation, la création d'un challenge Expresso (dotation 3.000€) ne peut convenir à des regs déjà réticents à la formule et le challenge Grinder (dotation 3.500€) est décrié par les joueurs de SnG qui se sentent défavorisés par rapport aux joueurs de DON, « qui n'ont que 50% des adversaires à éliminer ».


soxav

A suivre - semaine prochaine : 
Part 3 : VIABILITÉ, RÉGULIERS, CLOISONNÉ 

(1) Estimation basée sur le relevé des fréquentations MTT des opérateurs réalisé le Jeudi 26 Septembre entre 19h00 et 00h00.

dimanche 20 octobre 2013

CLOISONNE, INEGALITE, FISCALITE (Part 1/3)


Fiscalité, prélèvement, taxes, rake, …  A chaque éternuement d’un opérateur, le discours revient inlassablement sur le devant de la scène. Sur Clubpoker, on nous avait expliqué au début de l’été les difficultés de Barrière Poker par ces « contraintes réglementaires et fiscales […] trop lourdes pour leur permettre de prospérer ». La baisse du marché et de la fréquentation ? Le prélèvement inadapté de l’état. La fermeture d’une room ? La fiscalité trop lourde. Des offres moins attractives ? Un rake insuffisant face au poids de la dîme imposée par le gouvernement. Qu’en est-il vraiment des éléments de cette fiscalité éreintante ?

Depuis l’ouverture du marché des jeux en ligne, la fiscalité du poker est régie par les articles 302bis ZI et 302 bis ZK du code général des impôts. Le taux de prélèvement est ainsi "fixé à 1.8% des sommes engagées au titre des jeux de cercle en ligne". Si 15% sont destinés aux communes sur lesquelles des établissements de jeux de hasard opèrent, les joueurs apprécieront surtout l'utilisation de quinze autres pourcents pour financer le Centre des Monuments Nationaux. S’y ajoutent 0,2% sur les sommes engagées par les joueurs, Article 137-22 du Code de la Sécurité Sociale. 
Lors d’une partie en Cash Game, ces 2% de prélèvement totaux sont limités à 1€. Un pot de 50€ ou de 200€ donnera ainsi lieu à une part de 1€ pour l’état. Si vous prenez part à un Sit and Go ou un tournoi à 10€, 0.20€ tombe dans les poches publiques. C’est peu, pourrait-on se dire, mais au regard du rake prélevé par l’opérateur, cela prend une dimension dramatique. En prenant l’exemple de ce même tournoi à 10€ (9€+1€), 0.20€ de prélèvement représente donc 20% du revenu de la room (1€ du rake).

Mais ce n’est pas tout. Comme toute entreprise, l’opérateur de jeux est également soumis à la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Une exonération de TVA pour deux ans a bien été votée en 2010, mais, comble de l’ironie, uniquement applicable au prélèvement de l’Etat, qui s'est empréssé de se la reconduire fin 2011, L. no 2011-1978 du 28 déc. 2011, art. 60-I. La loi prévoit en revanche que les opérateurs (et les intermédiaires), eux, passent par la case impôt. Tout juste déduisent-ils les bonus pour calculer cette TVA : points fidélités, bonus de dépôt ou redeposit, … D’après un des principaux opérateurs du marché, le calcul est en moyenne le suivant (toujours sur le tournoi à 10€) :

Buy in : 9€ + 1€
Prélèvement Etat : 0.20€ (2% de 10€)
Bonus joueurs en moyenne : 0.10€

TVA sur le rake hors prélèvement, hors bonus joueurs : 0.11€ (19.6% de (1€-0.20€-0.10€))

La TVA représenterait environ 11% du rake brut. Au final,  il reste un rake net de 0.59€ pour la room, soit plus de 40% de la commission initiale déjà engloutie. Mais ce n’est pas tout. En Cash Game, la règle du ‘No Flop, no Drop’, dont les joueurs ont réussi à imposer la charge aux opérateurs, est également à intégrer. Selon les opérateurs interrogés, même si les chiffres sont difficilement vérifiables, cela pourrait représenter entre 10 et 20% du rake. Et voilà comment d’un euro de rake au départ, plus d’une moitié a déjà disparu quand les acteurs du marché encaissent leur part.  


Toutes les rooms ne sont néanmoins pas logées à la même enseigne. A quelques mois de l’ouverture du marché français, iGaming faisait part du projet de déménagement de Party Poker à Malte. Si vous souhaitez visiter leurs locaux depuis cette date, il vous faudra vous rendre chez ElectraWorks (France) Limited à Hamrun, Malte. Même capital social de 100.000€, même numéro d'immatriculation auprès du Registre des Sociétés de Malte, elle est également située 2.5 km plus loin dans un charmant ancien village de pêche, Ta'Xbiex, pour opérer ACF Poker.
Profitez-en pour visiter Reel Malta Ltd, situé à peine 500 mètres plus loin et les locaux de Pokerstars, puis continuez votre pittoresque visite du poker français à Gzira où le Fawwara Building abrite Unibet, dont les équipes terrain sont pourtant, elles, bien installées à ... Issy les Moulineaux, au sud de Paris. Finissez enfin votre périple à Sliema pour saluer Betclic et Everest, dont le cœur balance entre le Tagliaferro Business Center à Malte et Gibraltar. Ce même Gibraltar qui abrite Bwin.Party Digital Entertainment plc., dont la filiale italienne  bwin European Markets Holding S.p.A. opère B.E.S. SAS, plus connue en France pour opérer le site bwin.fr.
Bien entendu, nul besoin d'aller si loin pour rencontrer ces opérateurs, ils ont tous des bureaux en France pour diriger leurs opérations françaises. Hormis Unibet, ils sont concentrés dans les beaux quartiers parisiens des 8e, 16e et 17e arrondissement.

Alors pourquoi Malte et Gibraltar  Ces deux destinations
 ont un point commun : une fiscalité très arrangeante. L’objectif est simple et complètement légal dans l'Union Européenne : échapper à la TVA sur le Produit Net des Jeux, tout en profitant d’un impôt sur les sociétés que l’on imagine aisément bien moins contraignant sous le ciel maltais. La loi du 12 Mai 2010 ne stipule pas que les opérateurs doivent être installés en France, un simple représentant sur le sol français suffisant au législateur, en raison d'une Union Européenne sans frontières. 

La diffusion des Résultats d’exploitation du secteur des jeux en ligne pour l’exercice 2012 (31 Juillet 2013)  ne laisse d'ailleurs planer aucun doute sur le ujet : si les calculs ci-dessus donnent une estimation de TVA pesant environ 11% du rake  brut, cette étude de l’Arjel dévoile néanmoins que la Taxe sur la Valeur Ajoutée perçue par les services fiscaux de l'Etat ne représente en réalité que 5.53% du Produit Brut des Jeux en 2012 pour le poker. De là à considérer que la moitié des mises sur le marché français n’y est donc pas soumise, il n’y a qu’un pas : Winamax et PMU (1er et 3e du marché) face à Pokerstars et Betclic Everest (2e et 4e)
On note d'ailleurs dans ce même rapport que les paris sportifs (8.33%) et surtout les paris hippiques (13.89%) reversent plus de TVA, ces deux segments étant historiquement tenus par les ex-monopoles d’état PMU et La Française des Jeux, qui s'acquittent évidemment de cette TVA. 
    
     source : ARJEL, Résultats d’exploitation du secteur des jeux en ligne ouvert à la concurrence - Exercice 2012

Et ce n’est pas fini. Depuis début septembre, vous n’avez pas pu échapper aux publicités qui lancent la rentrée des opérateurs, période ô combien primordiale, tout particulièrement cette année avec la fermeture de Barrière Poker. « Le poker commence ici » clame Everest Poker sur de nombreuses radios, tandis que PMU Poker s’affiche en abribus pour le lancement de son application mobile. A la télévision, Winamax reprend la recette du succès de 2010 avec l’épée en plastique et Patrick Bruel, tandis qu’un Ronaldo en pro du chip trick nous défie sur Pokerstars : « Now I am poker !». Sur des budgets qui se comptent en centaines de milliers d’euros, les rooms délocalisées ne sont pas concernées par la TVA : un avantage concurrentiel indéniable. L’Europe réfléchit d’ailleurs à une modification de la TVA qui serait indexée sur le pays du consommateur, et non plus celui du fournisseur. Reste à savoir dans combien d’années …
D'ici là Winamax et PMU Poker dépensent 19.6% de plus que leurs concurrents pour les mêmes communications. Autant d'argent qui ne sont pas réinvestis pour les joueurs.

soxav

A suivre : 
Part 2 : FISCALITE, CAFE SERRE, VIABILITE Conséquences chiffrées de cette fiscalité, implication directe sur les joueurs et un Expresso pour sauver le winrate ... des regs !

vendredi 11 octobre 2013

CLOISONNEMENT : MODE D'EMPLOI BY WINAMAX

Nous sommes en l’An 2013 après JC. Comme tous les débuts de mois, les opérateurs de poker se frottent les mains à la perspective de tous ces salaires ricochant des comptes bancaires clients aux comptes joueurs des rooms. Tous ? Non ! Car un tournoi pas assez peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’un d’entre eux. Et la vie n’est pas facile pour les équipes MTT de Winamax … Car le premier weekend du mois, c’est le Main Event à 200K€ Garantis et le main overlay qui l’accompagne régulièrement, surtout depuis le passage à 50€ de buyin. On ne va pas s’attarder sur le tournoi en lui-même, mais plutôt  sur l’aspect communautaire et marketing autour de l’événement. 

Sur Clubpoker*, 'jedisise' est le premier à avoir demandé des explications  : Winamax propose des tournois qualificatifs sur des forums étrangers, sur lesquels les français n’auraient pas le droit de s’inscrire.  Pourquoi pas, se dit-on dans un premier temps, si cela peut empêcher les hordes de pique-assiette qui butinent de forums en communautés pour tenter leur chance, sans y être jamais actifs. Là où cela devient intéressant, c’est sur le montage de ces tournois. A la différence de Clubpoker, Pokerstrategy, ou même du très officiel site du parti, Wampoker, où le prizepool est garanti pour un BI de 2€ à 5€, les français découvrent des tournois à 1€ de Buyin avec un prizepool added. Dans un cas, les joueurs paient tout ou partie des tickets, dans l’autre, ils touchent les tickets et la cagnotte des buyins. Surprenant …

Surtout qu’à la différence des forums français, la plupart des tournois de forums étrangers sont limités aux seuls joueurs étrangers, qui, eux, peuvent prendre part aux qualificatifs français. Cela pose alors plusieurs questions : les membres de Wampoker ont toujours demandé à ce que les tournois du forum soient limités aux membres réellement actifs via un nombre de messages minimum et limitatif. Cela a toujours été refusé par la direction, de l’avis même de l’administration du site. Il ne faut donc qu’une dizaine de messages pour participer. On comprend que Winamax cherche à attirer le maximum sur sa vitrine avant tout publicitaire, c’est de bonne guerre.
Mais du côté Pokerstrategy et Clubpoker ? On n’ose croire que ces sites ne sont pas capables de négocier pour leurs joueurs des contreparties au moins identiques à celles que d’obscurs sites Autrichiens, Slovaques ou Canadiens ont obtenu en quelques mois de partenariats. Non, tout simplement peut-on imaginer qu’il est plus dans leur intérêt d’attirer des prospects sur leurs forums pour augmenter leur rentabilité : nombres de membres, de pages lues, chiffres d’affaires d’affiliation, publicitaire. Ces tournois seraient donc mis en place principalement dans leur intérêt, leurs membres actifs devant s'en satisfaire. Inconcevable ...

Si la prospection de nouveaux clients est une bonne chose pour le microcosme français, la forme et la communication de Winamax interpelle. En réponse à la demande d’éclaircissement sur Clubpoker, il sera expliqué :
« Comme pour chaque tournoi communautaire, il faut être membre pour pouvoir participer. »
Pas de chance, le joueur en question s’y est inscrit. C’est quand il veut register sur le logiciel qu’une fenêtre lui indique qu’il faut passer son chemin. Insistance de l’outrecuidant, qui finit vraisemblablement par poster la même demande sur Wampoker. Réponse alors dans l’heure de Winamax :
« Nous avons bloqué l'accès de ces tournois aux joueurs qui ne font pas partie de ces communautés, comme on le fait depuis plusieurs années pour les clubs (tickets d'entrée obligatoire, pas de mot de passe) et Wam Poker (nombre de messages minimum requis, à la demande des Wameurs). Concernant Club Poker, seuls les membres inscrits sur le forum peuvent avoir accès aux mots de passe (restriction plus faible, décidée par Club Poker). »

S’il apporte la confirmation de ce que l’on imaginait plus haut pour Clubpoker, les Wameurs apprendront avec délice que depuis des années, seuls les membres actifs y ont accès, et que le process en place a toujours respecté leur desiderata. La notion d’activité est donc toute relative, mais comme la réponse est sur Clubpoker, l'enfumage peut passer. Alors, à la demande des sites EU, Winamax a bloqué l’accès à ces tournois, car ils étaient « pris d’assaut par les chasseurs d'added français. Ces derniers trouvaient les mots de passe sur des sites qui n'ont pour seul activité que de diffuser les mots de passe des tournois privés... ». Ca y est, on tient les responsables : les sites de mots de passe et les pique-assiette, priés de ne flooder que les forums français. Etonnant ...

Rien de bien grave en soi, on comprend bien qu’il est ardu pour un Community Manager de venir expliquer l’inexplicable. Et puis de quoi parle-t-on exactement ? Environ 55 tickets 50€ offerts pour jouer le Main Event le dimanche sur les dix jours précédant l’événement**, mais partagés entre 36 joueurs seulement. En limitant ainsi les joueurs éligibles à ces tournois, aucun n'a dépassé les 30 participants, dont celui de MdPok, joué à six pour trois tickets plus la cagnotte des BI à 2€. En limitant aux seuls joueurs étrangers, ils ont internationalisé 'BentoMD' devenu Portugais, Slovaque, Tchèque, Autrichien et Anglais en l’espace d’une semaine. Ou bien encore 'diubelPN', fameux reg Tchèque, Anglais et même … Canadien. Mais le plus important, c’est que cela amène de nouveaux joueurs sur le marché français, pour pérenniser l’activité des opérateurs encore ouverts. Il n’y a qu’à regarder leurs courbes sharkscope. Vertigineuses ... 

Quel dommage que 'botbott' n’ait pas trouvé le temps de register un des deux Day 1 avec ses trois tickets sûrement dépensés bien avant en DON ou SnG. 'PBarbosa10' a eu un mot d’excuse du médecin, tandis que 'StanleyVII' devra trouver une solution pour se débarrasser de ses quatre tickets si durement gagnés ! Seulement 22 tickets auront réellement été utilisés sur le Main Event dimanche dernier, un seul joueur éliminé en Day1A a re-entry, certains ayant pourtant encore trois autres tickets en portefeuille. Aucun n’a en tout cas re-entry sur ces deniers personnels.
Huit d’entre eux ont finalement réussi à atteindre le Day 2 et sept à entrer dans l’argent. Félicitations à 'sante_guizza' qui a gratuitement empoché 391, 24€ pour sa 46e place, meilleur joueur d’un contingent européen ce weekend qui a probablement fait disparaître près de 1000€de la liquidité du .fr.

Winamax nous a habitué à mieux en termes de communication et de promotions pour trouver de nouveaux joueurs.

soxav

* Thread "Tournois réservés aux joueurs étrangers", 01 Octobre 2013, clubpoker.net
** Analyse réalisée entre le 02 et le 06 Octobre 2013 sur la base du planning des tournois Winamax.