PARTIE 1
Que s’est-il passé le 28 Octobre 2011 ? A priori rien de bien particulier, ou en tout cas susceptible de marquer notre souvenir de manière indélébile. Pourtant, quelque part à Paris, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) entérinait la décision 2011-112, d’une grande importance pour le marché du poker français.
Que s’est-il passé le 28 Octobre 2011 ? A priori rien de bien particulier, ou en tout cas susceptible de marquer notre souvenir de manière indélébile. Pourtant, quelque part à Paris, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) entérinait la décision 2011-112, d’une grande importance pour le marché du poker français.
Par ce texte, les membres de
l’ARJEL confirmaient ce qui avait été annoncé quelques semaines plus tôt :
les offres de recrutement des opérateurs de jeux de cercles, les sites de poker
en langage courant, seront encadrées et limitées à compter du 01 Janvier 2012.
Après quasiment un semestre sous cette nouvelle règlementation, retour sur les
raisons, la mise en place et les implications pour les acteurs du marché, joueurs et opérateurs.
Petit retour en arrière en juin
2010 quand naît le marché régulé français. A cette époque, il existe deux types
d’opérateurs, ceux proposant une offre globale et ceux qui n’ont vocation qu’à
intervenir dans le poker. Les premiers sont indéniablement tournés vers les
paris sportifs annoncés comme la locomotive du marché, amenés par une Coupe du
Monde de Football qui a, en bonne partie, piloté la date de l’ouverture du
marché. Les paris hippiques jusque-là réservés au PMU sont également une proie
alléchante, tandis que le poker est considéré comme la troisième roue du
carrosse, destiné à une population ultra ciblée. Winamax et Pokerstars se
partagent la part du lion, FullTiltPoker n’arrivant que plus
tard. Il faudra quelques mois et un désastre en bus pour touristes d’Afrique du
Sud pour que les opérateurs reviennent sur terre. Les paris sportifs ne sont
pas au niveau attendu, les paris hippiques se développent mais les opérateurs
historiques sont indéboulonnables. Quant au poker l’engouement ne se dément pas
et le marché explose. Mais il est déjà trop tard, le marché appartient aux
opérateurs ayant fortement communiqué, profitant d’une assise historique solide
appuyée par une offre de fidélité à toute épreuve : Pokerstars se contente
d’un bonus de 500€ mais agrémenté d’un système de rakeback sans équivalent sur
le marché. Winamax fait le choix d’un bonus à 1000€ avec une offre VIP
légèrement en dessous, FullTiltPoker tentera de rattraper son retard à
l’allumage via une offre à 1000 mais avec 200% du montant déposé (500€ ouvrant
donc un bonus jusqu’à 1000€). Tout en s’assurant que leurs clients du temps du
.com ne migrent pas ailleurs avec des offres de transfert de bankroll
alléchantes.
En 2011, l’ARJEL se rend alors
compte de la problématique posée par ces bonus de dépôt. Les opérateurs ont
besoin d’offres incitant de nouveaux joueurs à essayer le poker en ligne, mais
le revers de la médaille inquiète. Dans sa décision, le régulateur met en avant
plusieurs facteurs :
- Les
opérateurs de paris sportifs et hippiques se contentent d’un taux de retour
maximal de 85% aux joueurs et ce taux satisfait aux exigences de régulation.
- Du 01 Janvier au 28 août, les paris en ligne,
hippiques et sportifs cumulés, généraient 17 millions d’euros d’offres
commerciales contre 44 millions pour le seul poker, allant à l’encontre du
développement équilibré et équitable des différents types de jeu.
- Une gratification financière entraîne un risque
de jeu excessif ou pathologique, notamment dans le cadre d’offre avec des
délais très limités.
- Cette même gratification est susceptible
d’inciter à la multiplication de comptes joueurs et donc au jeu excessif et
pathologique.
- Des gratifications financières aux fins de
compensation de sommes perdues engendrent une addiction toujours plus forte.
L’ARJEL en
profite pour étendre cette limitation aux parrainages, arguant que cette
pratique incite des tiers non-inscrits à jouer, atteignant ainsi des sommets de
schizophrénie, reprochant à ces pratiques qu’elle autorise la raison même
de leur existence : le recrutement de nouveaux clients. Dans sa décision,
le montant maximum d’un bonus de bienvenue sera désormais plafonné à 500€ dans
la limite de 100% du dépôt, le délai d’obtention de ce bonus ne saura être
inférieur à 90 jours et aucune gratification ne pourra être proposée pour
compenser d’éventuelles pertes. Les parrainages sont, eux, plafonnés à un
nombre de cinq par mois.
A l’époque,
quelques voix s’élèvent face à cette décision contraire à la concurrence. Elle
est clairement à l’avantage des opérateurs bien installés sur le marché qui
voient les « petits » concurrents devoir renoncer à leurs offres
souvent mieux disantes. Mais on ne peut nier le facteur addictif de ces
opérations, basées sur le marketing du flou : les slogans « Jusqu’à
500€ offerts », « votre premier dépôt doublé jusqu’à 1000€ » fleurissent
en effet sur le net. Seuls les joueurs avertis en connaissent la subtilité.
Quel joueur n’a pas joué un peu plus pour atteindre son bonus de 20€, la
tranche suivante de son bonus, perdant souvent au passage une bonne partie de
son dépôt initial en rake ou donation au shark qui l’accueille avec un large
sourire à la table ? Cette limitation des bonus pouvait avoir comme conséquence
d’inciter les sites à trouver de nouvelles idées, de nouveaux moteurs de recrutement, de mettre à
contribution leurs services marketing pour afficher des offres différenciantes
propices à la bankroll des joueurs. En somme, l’ARJEL prenait à cette date une
décision logique, quoique l’on pense de l’argument de santé publique contre
l’addiction.
Comment les
opérateurs se sont-ils adaptés et attirent-ils de nouveaux clients ? Respectent-ils
les nouvelles règles dictées par l’ARJEL ? Dans les faits, tout n’est pas
si simple. Et vous, savez-vous quelles sont les différences entre ces offres et comment choisir au mieux ?
A suivre ...
soxav
A suivre ...
soxav
Et maintenant il nous aide même à choisir notre bonus, quel talent !
RépondreSupprimerPeut-être le verrons nous dans la suite de l'article mais du coup, l'ARJEL prévoit-elle d'être plus stricte ?
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