dimanche 24 mai 2015

DUEL DE SERIES 2.0 : iPoker vs Party

Nouvelle étape dans le combat à distance que se livrent les opérateurs au travers de la multiplication des Series. Cette fois, ce sont les deux plateformes challengers qui se sont affrontées début mai. D’un côté Party Gaming qui regroupe PMU Poker, Party Poker et Bwin avec la troisième édition de son French Poker Championship III (FPC III), face à iPoker où officient Everest/Betclic, Unibet et Turbopoker qui reconduit pour la deuxième année consécutive sa promotion de printemps, les Spring Series. Revue des forces en présence.

Cette opposition présente quelques similitudes avec l’affrontement Winamax Series et SCOOP Pokerstars disputé un mois plus tôt, notamment par une différence notable en nombre d’events : 80 pour les FPC III contre 25 du côté d’iPoker. Chaque plateforme a d’ailleurs fortement boosté ce nombre de tournoi par rapport à la dernière mouture : +39% pour les Spring Series pour augmenter la garantie totale de 14% à 200.000€), tandis que les FPC proposaient pas moins de 48% de programme supplémentaire pour juste maintenir les 500.000€ déjà proposés en Septembre 2014.
Avec un buyin moyen par Event de 25€, ces deux Series restent loin derrière les 63€ par Winamax Series XII, ciblant eux aussi une population récréative, occasionnelle. Malgré cet accès bien moins cher, l’affluence moyenne avoisine trois cents joueurs par tournoi disputé (309 pour iPoker contre 296 pour Party). Un mois plus tôt, les leaders en fédéraient sept fois plus à chaque MTT. Les rooms opérant sur ces logiciels n’ont vraisemblablement pas réussi à atteindre l’objectif premier de leurs promotions : recruter de nouveaux clients. Les Spring Series, pourtant déjà programmées à la même période en 2014, semblent avoir été lancées en mode défensif par rapport à leur concurrent direct, les French Poker Championship III. Les rooms de la plateforme n’ont communiqué que neuf jours avant le lancement (Turbopoker sur PokerStrategy, Everest Poker sur son site/blog)et même à peine quatre jours avant sur la page facebook d’Unibet. En face, les pages FPC étaient en ligne dès le 04 Avril (bwin Poker), les équipes de PMU annonçant officiellement leur tenue dès le 10 Avril (date de lancement des qualificatifs) sur les forums.  La marge d’amélioration pour les rooms semble donc importante chez iPoker, mais aussi sur la room Party Poker dont la première mention de la Serie sur facebook date du 04 Mai, soit cinq jours après le lancement …


Au niveau comptable, les opérateurs ont limité le risque en privilégiant massivement le format Rebuy : 30% des FPC III et 40% des Spring Series se sont ainsi joués sur ce mode. Pis, sur iPoker, 40% ont également été joués en mode Re-entry ou Multi-entry. A défaut de miser sur le recrutement, les rooms ont privilégié la capacité de leurs clients à piocher dans leurs bankrolls. Cela se ressent également sur les offres et bonus dédiés à ces Series : exit les missions sur PMU Poker lors de l’édition précédente, basées sur un dépôt, et la participation à des tournois qualificatifs et des Events FPC II pour obtenir un sésame pour un freeroll doté de 50 tickets Main Event 150€. Seul le système de Leaderboard Low et High est reconduit à l’identique, alors que la plupart des opérateurs ont depuis longtemps abandonné ce format aux retombées discutables : donner de d’argent à des joueurs qui ont gagné de l’argent n’est pas forcément un investissement optimal.
Chez Unibet, Everest et Turbopoker, un simple bonus reload de cinq euros et plus permettait d’être éligible à un ‘Spring Series Depositor - 2 500€’ et ses 81 tickets offerts (à 75€ et 10€) : 724 joueurs ont profité de la promotion, soit dix fois moins que sur Winamax en avril alors qu’il fallait alors déposer au moins trois fois plus. Avec un montant aussi faible, l’effet d’aubaine des joueurs habituels a dû prendre le pas sur les recrutements purs.

Au niveau financier enfin, les deux plateformes ont échoué à atteindre le niveau de garantie totale. Sur l’ensemble de leurs tournois, iPoker affiche 1% d’overlay et Party 4%. La première sort néanmoins avec un bilan positif de ces Spring Series de l’ordre de 3.000€ en termes de revenus. Du côté de PMU, locomotive de la plateforme Party, on se consolera en estimant que la perte de 10.000€ à se partager avec Bwin et Party Poker, est finalement moins douloureuse que d’autres par le passé, PMU Series en tête. D’autant plus que, tout comme ses concurrents, ces Series sont à pondérer par les tournois supprimés de la grille quotidienne. Le poste de coût le plus important est bien entendu le Main Event 150€ - 100.000€ Garantis : avec un overlay de 17.52%, il couvre à lui tout seul l’ensemble de la perte des FPC III. Mais, comparé à l’historique récent, les 611 participants représentent tout de même un bon résultat, 15% supérieur au 100K€ d’avril, 8.5% supérieur à la moyenne des trois derniers mois, atteignant le niveau de celui de janvier, un des mois les plus forts de l’année. Autant dire que la note n’est finalement pas si salée, au contraire cela ressemble à une économie …
Cette tendance se retrouve chez iPoker, dont le centre de coût le plus élevé est le Spring Series #02, tournoi Deepstack 50€ - 30.000€ Garantis. Version Series du Super Meteor (50€ - 8.000€ Garantis), il fait légèrement mieux que le tournoi habituel avec 12% d’overlay contre 14.5% de moyenne sur le mois écoulé. Les Series ne permettent pas de faire plus, ils évitent de faire moins ...


Le doute sur les choix de programmation se porte sur le FPC #77, perte sèche de près de 5.000€ : pourquoi programmer un 50€ en mode turbo si tôt dans la session dominicale (21h00), dans une grille qui n’en compte aucun habituellement avant 23h00 ? La prise de risque n’a pas payé sur les Events #43 (PLO 6max-50€) très inhabituel pour ce format et ce buyin, ou le #29 (Deepstack 100€, remplaçant du 100€ - 30K Gtd hebdomadaire) avec une garantie dopée de 25% alors que le tournoi est en difficulté depuis le début de l’année : ils affichent respectivement un overlay de 43% et 12.5%. LE FPC #63 (Super KO, 30€) à 20h30 semble une preuve supplémentaire que le format bounty peine à trouver sa place sur la plateforme. La grille des Spring Series apporte moins de visibilité, étant majoritairement la grille quotidienne avec des garanties survitaminées. Pendant la durée des Spring Series, la plateforme a ainsi supprimé autant de tournois réguliers. En face, ces « remplacements » n’ont concerné qu’une moitié des FPC III.

Le risque d’accident industriel était réel pour les deux plateformes. Au final, leurs résultats sont globalement positifs et montrent qu’il existe une alternative au duopole Winamax / Pokerstars. Les fermetures annoncées de MyJoaPok, WPT Poker et ACF Poker ces derniers jours, bien qu’étant des secrets de polichinelle depuis des mois, vont concentrer les joueurs sur des opérateurs qui ont un peu plus de légitimité à développer de futures Series encore plus ambitieuses et résolument tournées vers de la conquête. 
Pas le temps de souffler, les FPS Online ont enchainé, les Summer Shots sont annoncées dans la foulée du Sismix. Kart Series et autres Micro Series vont ensuite prendre la relève.

soxav

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