Son nom n’est pas forcément connu de la majorité des joueurs
français, et son intervention récente n’a pas reçu un écho retentissant en France.
L’entreprise qu’il dirige n’y est plus présente depuis plusieurs
années, mais reste une référence sur le marché mondial du poker. A l’occasion d’un
billet sur le blog de la room qu’il dirige, début juillet, il a dessiné ce qui ressemble
fortement à l’avenir du poker mondial en général.
Contrairement à ce qu’annonçait
Pokernews, seul média à avoir repris l’information deux semaines plus tard, Dominic Mansour est le
Directeur Général de Full Tilt, et non pas le Directeur du management
(Managing Director). Sa nomination en avril 2014 par Rational, maison mère
de Pokerstars, a marqué la nouvelle orientation du pure player poker vers les
jeux de casino : il dirigeait auparavant Health Lottery, après être passé par Bingos.com ou GTech. Deux mois après son arrivée, Amaya officialisait le lancement de jeux de casino sur la plateforme.
"Reshaping
online poker"*
Un an plus tard, le 8 Juillet
2015, il annonçait la nouvelle stratégie poker de l’opérateur. Son constat est sans appel, « A moins d’être
leader, l’économie du marché du poker en 2015 ne fonctionne plus ». Il
reflète exactement l’état des marchés mondiaux et locaux, notamment français :
« La différence entre joueurs récréatifs et professionnels est devenue trop
importante. Le nombre de récréatifs diminue, amplifiant l’expérience négative
pour un nouveau venu aux tables » face aux joueurs réguliers qui l’attendent
(bumhunting, auto seat scripts). Ramener le plaisir du jeu aux tables est désormais le leitmotiv.
La séquence de communication a été mûrement réfléchie. Le
message de Dominic Mansour pose les bases de sa stratégie : récompenser
tous les joueurs, pas uniquement ceux qui font du volume. Puis glisse au détour
d’une phrase le changement du système de fidélité et l’augmentation du rake à
certaines limites sans détails ni date. La phrase est fondamentale tant les
joueurs réguliers se croient protégés par le rake qu’ils génèrent. Dans le
poker 2015, cela ne suffit plus. Mais il faut ménager leurs susceptibilités,
alors deuxième acte : Full Tilt a recruté un Ambassadeur … des joueurs ! « Si vous avez
de bonnes idées, je serai votre voix pour que nous construisions ensemble le
Full Tilt où nous, joueurs de poker, voulons jouer. » Twitter, Twitch ou
2+2, tous les média sociaux actuels permettent de le contacter. Ou comment s’acheter
une image avant d’annoncer la douloureuse …
Crédit photo : linkedin.com
Troisième acte, le 28 Juillet, Dominic Mansour reprend sa plume pour annoncer lui-même la suppression du ‘table selection’ en Cash Game (les joueurs ne peuvent plus choisir les tables où ils souhaitent
jouer) avec une limite de 6 tables par limite et un timer pour empêcher de changer trop souvent de tables, ainsi que la disparition du format Heads Up en Cash Game, des nosebleed
stakes et des variantes Stud, Draw et Mixed. Le sujet du rake n'est même pas abordé.
Après s’être débarrassé du poker dans son logo et ses noms
de domaine, Full Tilt semble vouloir faire de même de certains regs trop
gênants, devenus au fil du temps des concurrents avant d'être des clients.
*Redessiner le poker online
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