La communauté poker a accueilli l’arrivée des nouvelles variantes avec satisfaction. L’Arjel y voit la justification des (presque) bons résultats en Cash Game au cours du dernier trimestre 2016 (-0.5%). Depuis près de six mois, seule Winamax a pourtant choisi de les proposer. Selon les objectifs propres à chaque room, la stratégie ‘Variantes’ … varie.
Pour les joueurs, elles représentent le premier changement
positif majeur réalisé par le législateur sur le .fr depuis 2010. Elles redonnent
une fraîcheur à un jeu devenu binaire, entre No Limit et Pot Limit Omaha, et
sont même considérées comme attractives pour de nouvelles cibles de joueurs.
Il y a malheureusement fort à penser que c'est l'inverse.
Les variantes n'attirent pas de nouveaux joueurs, elles éparpillent la liquidité
existante sur encore plus de tables, amplifiant le phénomène de tables ne
s'ouvrant plus, attirant donc moins de monde ... A l’été 2015 sur le .com, FullTilt
Poker les avait même purement et simplement fait disparaître. Leader hexagonal,
Winamax a fait un choix d'image : sa liquidité lui permet d’assumer un
plus large choix de tables, et la room multiplie les bons coups sur la
clientèle française (Series à 10M€ Gtd, Expresso Talisman, Main Event à
répétition) dont elle aura tant besoin pour espérer exister dans un marché bientôt
ouvert.
Elle fait également bonne figure auprès de l’ARJEL qui trouve chez Winamax son seul relai pour son « bébé ».
Elle fait également bonne figure auprès de l’ARJEL qui trouve chez Winamax son seul relai pour son « bébé ».
Côté Pokerstars, la signature du décret est tombée au moment
d’un plan de communication national massif autour du nouveau format ’Beat The
Clock’. L’opérateur ne pouvait donc pas prendre le risque de parasiter un enjeu
stratégique sans commune mesure. En outre, le marché français semble avoir été
mis de côté, et la room attend vraisemblablement le .eu, sur lequel elle raflera
la mise à moindre d’investissement que ses concurrentes. Sans
surprise, les variantes ne sont pas intégrées aux SCOOP qui viennent d’être à moitié
annoncés sur Clubpoker, sans mentionner de garanties. Sans joueurs étrangers
et des buyin revus à la baisse, il paraît difficile de proposer une garantie
globale décente avec des events qui culminent à 15K€ Gtd comme sur Winamax. Les
Winamax Series ont en outre démontré que la rentabilité de ces évènements n’était
pas au rendez-vous par rapport au No Limit.
PMU aurait pu jouer la carte des variantes, mais son
partenaire Bwin Party a déjà beaucoup à faire entre les lancements des tournois
sur deux jours, le format KO Progressif amené à envahir une nouvelle grille
prévue pour mars, mais plusieurs fois repoussée déjà. Le sujet est donc
logiquement secondaire. Voire inadaptée à une plateforme comme iPoker,
constituée d’opérateurs de paris pour qui l’offre poker n’est qu’un produit
défensif. Sa vocation est d’empêcher la clientèle de parieurs d’avoir à jouer ce
produit chez des concurrents proposant tous désormais … cette même offre de
paris. La liquidité de la plateforme ne permet pas d’envisager
sérieusement des tables tournant sur plusieurs nouveaux jeux.
L’ARJEL peut enfin afficher un succès en matière de poker
auprès de l’ensemble de l’industrie. Ce n’est pas un hasard si elle ne met en avant
que les seules variantes pour expliquer le regain de forme du Cash Game :
c’est elle qui a milité et obtenu le passage du décret. S’il faut lui rendre
hommage sur le sujet, elle oublie néanmoins un peu vite que le Cash Game a été
fortement poussé sur la fin d’année par les opérateurs : multiples mission
Freeroll, Calendriers de l’Avent, Gladiateur et consorts. Il n’est pas non plus
étonnant qu’après vingt trimestres consécutifs, le format n’arrive plus à
tomber plus bas …
Il ne faudrait en revanche pas que du côté du législateur, on en vienne à se demander quel est l’intérêt
d’apporter des modifications, finalement si peu suivies d’effet par les
entreprises du secteur. Ces nouvelles variantes ne sont définitivement qu’une
question d’image pour toute l’industrie.
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