lundi 11 décembre 2017

PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS

Les Main Events sont des moments spéciaux pour les opérateurs. Outre le chiffre d’affaires qu’ils génèrent, ils sont avant tout une vitrine et un tournoi particulier pour les joueurs, faisant rêver réguliers et récréatifs à un gain hors norme. Pour limiter le risque d’overlay, les rooms multiplient les promotions et incluent de plus en plus tickets pour ces évènements dans les prizepools des tournois réguliers de leurs grilles. Une technique probablement nécessaire, mais avec certaines dérives qui peuvent rendre le stratagème guère équitable.


En Novembre, Pokerstars a décidé de maintenir sa promotion emblématique de fin d’année, les FCOOP. Garantie totale divisée par deux, Main Event doté de « seulement » 400.000€ en mode Full KO, Pokerstars n’a pas fait preuve d’une ambition démesurée, surtout avec une liquidité où bon nombre de joueurs réguliers étrangers ont été mis à la porte. Alors, près d’un mois avant l’Event, les premières places des Midnight et Midi Express, Night on Stars, Sixième Sens et une kyrielle d’autres sont mises à contribution : pas moins d’une dizaine de tournois réguliers intègrent de 2 à 20 tickets selon les cas.
Près de 135 tournois ont permis de distribuer plus de 650 tickets pour le Main Event des FCOOP, soit plus d’un quart du field. Mais, étonnamment, aucun joueur en provenance d’un Sunday Special (100€) ou d’un Super Tuesday (250€). Non, hormis le Night On Stars pendant une seule semaine, ce sont les joueurs de Low/Medium limites qui sont ciblés : 93% ont concerné des MTT de 5€ à 20€. Majoritairement donc des joueurs dont le Bankroll Management ne permet pas de jouer un tournoi à 250€ sans cela.

La pratique n’a rien de nouveau. Si Pokerstars l’utilise depuis des années, Winamax l’a démocratisé pour maintenir un Main Event hebdomadaire en perdition il y a quelques années. Pour atteindre les 725 joueurs nécessaires chaque semaine, tous les gains en tournois supérieurs à 2.000€ sont amputés de 150€ sous forme de ticket non échangable (limite fixée à 1.500€, relevée il y a quelques mois). Là encore, tous les tournois sont concernés, dont 62% ont des buyins de 20€ et moins*.
L’opérateur français peut compter sur environ 240 tickets potentiels chaque semaine, soit un tiers du field requis sur le Main Event, même si 10 à 15% disparaît en raison d’un deal réalisé par les joueurs.

Si cette technique offre des avantages certains aux rooms, certains ajustements ne seraient pas superflus :
- Rendre les tickets échangeables. Un ticket remporté sur Winamax ne l’est pas, à la différence de Pokerstars. Ce discours est difficilement crédible pour un opérateur dont la Team met régulièrement en avant le Bankroll Management et la gestion du jeu. Sans parler du buyin de 150€ qui n’offre aucune alternative, notamment pour des joueurs qui ne pourraient pas jouer les jours de Main Event.
- Cibler des tournois dans les limites de buyins des tournois en question, sans intégrer ceux dont les droits d’entrée sont inférieurs à 10% du ticket.
- Etablir des critères dynamiques selon les buyins, en établissant par exemple pour Winamax un ticket inclus pour tout gain supérieur à 1.000€ sur le Highroller, et à 3.000 sur l’Afterwork.


C’est bien beau de ressasser sa volonté de préservation de l’écosystème, ou d’être le chantre d’un poker communautaire et passion, encore faudrait-il mettre ses paroles en pratique à soi-même …

soxav

*Echantillon du 29/10 au 04/11

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