Si le poker a eu son heure de gloire, force est de constater que la place que lui octroient les organes de presse l’ont réduit à sa partie la moins flatteuse. Si le poker a souvent été associé à des faits divers ne le concernant que de loin, ces dernières semaines nous ont offert un beau panel de ce dont les médias sont capables : du pire !
Le lancement de la saison de tennis via l’Open d’Australie a
été parasité par une affaire de triche à grande échelle. La Dépêche du Midi a réussi l’exploit de mêler
le poker à cette histoire, allant même jusqu’à assimiler ce jeu à la cause du
problème. Peu de temps avant, BFM TV, fort de sa section dédiée au poker où l’on
retrouve chaque semaine des extraits du RMC Poker Show mettait la triche à l’honneur
en reprenant le scoop du Daily Mail : un croupier londonien a réussi à voler 30.000£ en subtilisant des jetons dans
ses chaussettes.
Fin janvier, un obscur fait divers en provenance de
Porto-Rico a fait le bonheur des journalistes émérites : Les proches d’un
amateur de poker décédé se sont filmés avec le cadavre à une table de poker.
En complément des médias poker, la presse européenne y a trouvé son compte. BFM TV et France Info TV ont repris l’information, tandis que le site de la Dernière Heure la transmettait à nos amis belges. De l’autre côté de la Manche, c’est le Mirror online qui la relatait dans sa section "Infos étranges".
En complément des médias poker, la presse européenne y a trouvé son compte. BFM TV et France Info TV ont repris l’information, tandis que le site de la Dernière Heure la transmettait à nos amis belges. De l’autre côté de la Manche, c’est le Mirror online qui la relatait dans sa section "Infos étranges".
Mais c’est en Février que la presse a montré sa capacité
d’information objective. Les auditeurs d’Europe 1 et les lecteurs de 20 Minutes
apprenaient que Katya, 10 ans, aurait été jouée (et perdue) au poker par son
père au fin fond de la Sibérie. Information reprise par des acteurs de la presse bien connus comme MCE (Ma Chaîne Etudiante) et au-delà de nos frontières par le suisse ‘Le Matin’.
La palme revient au Dauphiné Libéré qui a titré deux fois sur l’histoire en
deux jours : le 21 Février, le journal s’interrogeait « un père de famille a-t-il joué sa fille au poker ? ». Dès le lendemain, un nouvel
article répondait à la question : « Un père de famille aurait joué sa fille au poker », totalisant … 119 vues. C’était bien la peine !
"Dans la presse généraliste, on est encore limité aux
articles sur la fermeture des cercles ou les folies de Thomas Fabius" – Kevin ‘Harper’
Noblat
Dans cette approche du poker, la télévision n'est pas en reste. Souvenons-nous d'un grandiose Lundi Investigation un soir de Mai 2013 : une journaliste de la production était venue recruter des témoins sur les forums comme Clubpoker plus d'un an avant. Elle annonçait alors clairement la couleur : "Le thème du reportage porte sur les jeux d'argent et la triche", recherchant "des joueurs s'y connaissant en triche". Plus près de nous, en novembre dernier, l'émission d'Arte Vox Pop a réussi à mélanger 41 secondes d'un Elky mal à l'aise sur son imposition, 42 secondes de l'affaire Europoker et cinq minutes d'un parieur illégal dans une interview réalisée ... au Cercle Clichy Montmartre ! Sans doute avait-t-il besoin d'une table de poker et du wifi du dernier cercle de poker encore en activité pour lancer son VPN ?
Difficile de trouver bonne presse au poker en France, tellement le jeu traîne une image sulfureuse. Même quand un Français expatrié aux Etats-Unis développe un projet d’envergure, la presse n’est pas aussi réactive. A part BFM TV suite à la présence de Fabrice Soulier sur le plateau de RMC Poker Show, aucune trace de la Global Poker League d'Alexandre Dreyfus dans la presse nationale, régionale, locale, de quartier …
Lui qui souhaite "Sportify poker" a bien compris l'intérêt d'une approche différente pour médiatiser le poker.
A venir : Partie II - La stratégie opérateur avec le décryptage de Kevin 'Harper’Noblat
soxav
Le poker a toujours été source de fantasmes pour la presse écrite: le milieu des casinos, dépeint dans de nombreux films comme étant tenu par des mafiosi et des gangsters n'y est pas pour rien. Alors forcément quand en plus ils tombent sur des informations comme des petites filles misées ou des cadavres joueurs, ils sautent dessus ... et ça fait vendre.
RépondreSupprimer