mardi 18 septembre 2018

JEUX EN LIGNE ENTRE LES LIGNES : Le poker dans l’industrie

(Publié initialement le 02/07/2018)
En marge des rapports trimestriels l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne publiait en fin de semaine dernière son rapport d’activité 2017-2018. Coupe du Monde de football oblige, la presse généraliste remplit ses colonnes de l’explosion des paris sportifs, Le Parisien et les Echos en tête., Outre la bonne tenue de tous les segments de jeux, pour la première fois en hausse de concert, ce rapport recèle de détails qui méritent un éclairage : décryptage ARJEL …

Le secteur des jeux en France a dépassé les 10 milliards d’euros en 2017, en hausse de 3,9% d’une année sur l’autre. Si les jeux de loterie et de grattage se taillent la part du lion (43,3%), le poker arrive en toute fin de liste malgré une progression de 0,8% équitablement partagé entre le jeu terrestre (casino) et le jeu online. Oui mais voilà, la réalité n’est pas flatteuse : avec 5,8% du chiffre d’affaires (PBJ) total, dont à peine 2,4% pour la partie en ligne, le produit poker est une goutte d’eau dans l’océan des jeux.
Tout comme le périmètre de l’ARJEL si l’on y regarde de plus près : L’Autorité ne régule que 9,5% de l’activité de l’industrie, bien que cette part progresse de 14% par rapport à 2016. Elle prévoit néanmoins dans son esquisse pluriannuelle une augmentation de son plafond d’emplois Equivalent Temps Plein Travaillé (+10% sur 4 ans) et de ses dépenses de 24%. Malgré « l’incertitude sur le périmètre de compétence futur de l’ARJEL », l’organisme espère tirer son épingle du jeu de la privatisation éventuelle de La Française des Jeux, dévoilé le 18 juin dernier (projet de loi Pacte). Celle-ci ouvre une porte à une autorité unique régulant l’ensemble d'un marché aujourd’hui sous la coupe de plusieurs ministères : Intérieur, Budget, Agriculture, Santé, Sports.

Le lobbying est déjà en marche. Dans son édito, Charles Coppolani, Président de l’ARJEL ne cache pas ses ambitions en la matière, s’appuyant sur le rapport rédigé en décembre 2017 par O. Givernet et R. Juanico. Ils appelaient à « la création d’un régulateur unique, sous la forme d’une autorité administrative indépendante, qui pourrait résulter de l’extension des compétences de l’Autorité de régulation des jeux en ligne, l’ARJEL … ». Il y a tellement « urgence » à les mettre en œuvre que le nom de la députée en est mal orthographié !

soxav

Sources : Rapport d’activité ARJEL 2017-2018, Les Echos, Le Parisien, www.juanico.fr.


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